OPTION DE SPÉCIALITÉ BAC 2004 et 2005
OPTION FACULTATIVE BAC 2005 et 2006

TANGOS d'ASTOR PIAZZOLLA (et STRAVINSKY, GARDEL, WEILL pour l'option spécialité)

 

                                                  

 
 
Option facultative: 4 tangos de Piazzolla (Adios Nonino, Milonga del Angel, Muerte del Angel, Fuga y misterio)

 

Option de spécialité: 2 tangos de Piazzolla (Fuga y misterio, Milonga del Angel), Tango pour piano de Stravinsky, Youkali de K.Weil, Volver de C.Gardel

                                  

 

 

 

 

 

I ‑ Histoire du Tango
II ‑ Particularités mélodiques et harmoniques
III ‑ Particularités rythmiques

 

 

              Avant d'être une musique elle-même, «Ie tango est une manière déjouer la musique (…) Ce qui fait le tango c'est une façon particulière de phraser, de respirer, de suspendre la mélodie, d'ornementer, d'accentuer, de placer les tensions‑détentes au bon end‑oit, tous vecteurs musicaux sans lesquels le tango n'est pas tango. Ainsi le tango prend beaucoup de liberté avec le rythme et le phrasé de la mélodie. L'une de ses libertés est d'anticiper de ralentir ou de faire traîner la mélodie par le son du bandonéon, effet qui lui vient peut-être des pas des danseurs traînant despieds»  (M.Plisson, , dans L'éducation musicale supplément au n'505‑506)

 

 

 

I - Histoire

 

 

 

 

 

 

                                                                                                 

 

«J'ai travaillé toute ma vie pour le tango. Maintenant j'espère qu'il va travailler pour moi. J'ai commencé à gagner de l'argent avec le tango à l'âge de soixante ans, j'en ai presque soixante-dix et j'ai encore beaucoup de projets. Je me suis engagé pour mes convictions, pour ma musique et je n'ai jamais souffert de la faim.

 

 

 

Beaucoup de musiciens ont eu une vie et une mort misérables sans savoir que leur musique avait été acceptée après leur mort. Moi, j'ai connu cette reconnaissance. Ma musique est jouée partout dans le monde. Il y a une mode du tango en Europe, mais on vient à mes concerts pour ma musique. Je suis né à Mar del Plata [ville portuaire à 300 kilomètres de Buenos‑Aires, en Argentine], j'ai grandi à New‑York et j'ai trouvé ma voie à Paris.. Mais quand je monte sur scène, le publie sait que je joue de la musique d’Argentine, la musique de Buenos Aires» A.Piazzolla en 1990.

 

Né en Argentine, donc, Astor Piazzolla émigre avec ses parents à New‑York où ils espèrent trouver de meilleures conditions de vie. «La 8e rue était très pauvre, c'était un quartier violent plein de gens affamés et en colère. J'ai grandi au milieu de gangs qui s'entre‑tuaient, il y avait des braquages et des morts tous les jours (...) toute cette violence et tous les sentiments que cette ville renferme se trouvent dans ma musique». C'est néanmoins également à New‑York que Piazzolla se familiarise avec Bach et la musique classique avec Bela Wilda, pianiste ancien élève de Rachmaninov. Il revient en Argentine en 1936 et s'installe à Buenos Aires comme bandonéoniste dans le célèbre orchestre Orquesta tipica (3 ou 4 bandonéons, plusieurs cordes, un piano et une contrebasse) , il commence alors à écrire des arrangements pour celui‑ci. A la faveur d'une bourse d'étude, il part à Paris dans le cours de Nadia Boulanger. Il apprend le contrepoint et la fugue. Revenu en Argentine il compose ses tangos dans le styler du tango nuevo, c'est à dire qu'il apporte ses propres inventions au tango traditionnel. J'écoute du tango depuis l'âge de huit ans et je reconnais que certains de ces grands musiciens ont influencé ma musique. Je les respecte parce qu'ils ont trouvé un style propre. Quand on crée, il faut avoir son propre style. Sans style, il n 'y a pas de musique».

 

 

II ‑ Particularités mélodiques et harmoniques

 

 

 

III ‑ Particularités rythmiques

 

 

 

 

 

                        a) La Habanera (qu'on appelle aussi "Milonga"

 

                                        

 

 

 

                       b) La formule rythmique 3-3-2 appellée aussi tresillo cubano (qu’on retrouve dans Scaramouche 

                           de Darius Milhaud, voir cd)

                               

 

           c) La Samba (qu’on retrouve également dans Scaramouche de Darius Milhaud, voir cd)

                 

 

 

 

ETUDE DE QUATRE TANGOS D’ASTOR PIAZZOLLA:

 

ADIOS NONINO – MILONGA DEL ANGEL –

MUERTE DEL ANGEL – FUGA Y MISTERIO

 

 

 

I - ADIOS NONINO

 

 

              Thème de l’introduction:

 

                

 

 

 

             Thème «nostalgique»

 

             

 

 

Version 1  (Sexteto Mayor):

 

a) Instruments: violon, accordéon, piano, contrebasse en pizzicato

b) Remarques: Ce tango montre à quel point seuls deux thèmes peuvent être à la base de parties au

                         caractère fort contrasté: énergique, emporté, nostalgique, lyrique

 

Une introduction énergique (voir thème plus haut) à tous les instruments à l'unisson

L'accordéon tient ensuite le thème mélancolique

Le violon prend le thème de manière douce, puis emportée

Grande cadence de piano d'allure improvisée

Retour du thème d'introduction sur un accompagnement vigoureux

 

 

 

Version 2 (Carlos Garcia):

 

a) Instruments: contrebasse, accordéon, flûte, batterie, piano

b) Remarques: la distribution des thèmes aux instruments change quelque peu, le rythme 3+3+2 est

                         ici plus présent que dans la première version.

 

 

 

II - MILONGA DEL ANGEL

 

 

 

 

 

Version 1 (Soledad):

 

a) Instruments: piano, violon, contrebasse en pizzicatto, guitare, accordéon

b) Remarques: Tempo lent, rythme de habanera aux pizzicatti de contre basse, rythme 3+3+2 très

     présent quasiment tout du long.

 

 

Version 2  (J.Carli):

 

a) Instruments: Grand orchestre: carillon, wood‑blocks, flûtes, clarinettes, contrebasse en pizzicato,

                                       Accordéon, cordes, piano, cor, harpe

b) Remarques: Une orchestration plus riche dans la mesure où il y a plus d'instruments

 

III - MUERTE DEL ANGEL

           Cette pièce fait partie d'une suite écrite par Piazzolla dans les années 1960, la même que Milonga del angel

 

 Une seule version (J.Carli)

 

a) Instruments: Orchestre de vents et percussions: trompette, saxophones, tuba, cor, flûtes, clarinette        basse,

                          hautbois, basson, percussions et carillon

b) Remarques:   Forme ABA (rapide ‑ lent ‑ rapide)

 

 

A: De caractère décidé et énergique, cette partie débute par un solo de trompette sur le thème principal, 

     rapidement contrepointé par le tuba. Echange du thème principal entre les différents pupitres

B: Partie plus lente et lyrique. Solo de hautbois, accompagné par d'autres vents

A: Retour du thème de la partie A, avec son caractère décidé et énergique. On entend la formule

     rythmique 3+3+2 vers la fin à 2’59 qui nous rappelle l'appartenance de cette pièce au tango

 

 

 

IV - FUGA Y MISTERIO

 

 

·    Voilà un bel exemple de fusion entre de la musique savante et populaire: une partie fuguée (représentant la musique. savante) débute la pièce, faisant ensuite place à une partie plus spécifiquement tango. Des éléments dansants (rythmes décalés) se conjuguent à des éléments savants (fugue)

 

 

 

 

Version 1 (Sexteto Mayor):

 

a) Instruments: accordéon, contrebasse en pizzicato, flûte, alto, piano, batterie

 

b) Remarques: Ce tango comporte une partie fuguée suivie d'une partie rapide et d'une partie lente

 

Partie fuguée: Entrée successive en imitation de l'accordéon, alto, flûte et piano sur ce thème, appelé sujet dans une fugue. L'imitation du même thème à un autre instrument s'appelle la réponse.

 

                  

 

 

- A part la tonalité de mi mineur, noter l'antécédent du thème (2 premières lignes) et son conséquent (2 lignes suivantes)

 

- Les notes entourées correspondent aux endroits où une percussion est jouée. On remarque que celle‑ci intervient sur une métrique totalement asymétrique, dans le but de casser la régularité rythmique de la mesure à 4 temps. L'intervention de cette percussion est toutefois régulière (O=joue N=ne joue pas) ONO NNNNN / ONO NNNNN où chaque N ou 0 est une croche. 

 

Partie centrale:

 

- Après un break de batterie vient ensuite une partie plus réellement tango, à 1’29

‑ Le thème de la fugue revient à l'accordéon et l'alto sur un rythme 3+3+2 

 

        Partie finale:

 

‑ Une coupure nette introduit la dernière partie, lente et mélancolique dans laquelle l'alto puis l'accordéon se partagent une ligne mélodique mélancolique, sur des pizzicatos de contrebasse. Noter la pédale de tonique (mi) à la toute fin, à la contrebasse (à partir de 3’07) 

 

 

 

Version 2 (Violoncellistes de l’orchestre philharmonique de Berlin) :

 

 

a) Instruments: 12 violoncelles

 

b) Remarques: Cette version propose la même structure que la précédente. Seul le thème de la partie lente finale change.

 

Partie fugée : 4 entrées sur le sujet, les deux premières avec des «violoncelles percutants» 

Partie centrale (1’36) : certains violoncelles assurent la partie pulsée (dans le grave), pendant que d’autres font la partie «tango» 

Partie lente : après une série d’harmoniques (voir lexique). Le thème d’origine est respecté 

Partie finale : Contrairement à la version Sexteto Mayor, on retrouve à la fin la partie centrale animée

 

 

 «VOLVER», paroles de Alfredo de la Pera, musique de Carlos Gardel

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carlos Gardel (1890-1935)

 

 

 

VOLVER

 

Yo adivino el parpadeo

de las luces que a los lejos

van marcando mi retorno.

Son las mismas que alumbraron

con sus pálidos reflejos

hondas horas de dolor.

Y aunque no quise el regreso,

siempre se vuelve al primer amor.

La quieta calle donde el eco dijo:

tuya es su vida, tuyo es su querer,

bajo el burlón mirar de las estrellas

que con indiferencia hoy me ven volver.

 

Volver

con la frente marchita

las nieves del tiempo

platearon mi sien.

 

Sentir

que es un soplo la vida,

que veinte años no es nada

que febril la mirada

errante en las sombras

te busca y te nombra

 

Vivir,

con eI alma aferrada

a un dulce recuerdo

que lloro otra vez.

 

 

Tengo miedo del encuentro

con eI pasado que vuelve

a enfrentarse con mi vida.

Tengo miedo de las noches

que pobladas de recuerdos

encadenen mi soñar.

Pero el viajero que huye,

tarde o temprano detiene su andar

y aunque el olvido que todo destruye

haya matado mi vieja ilusión,

guardo escondida una esperanza humilde

que es toda la fortuna de mi corazón.

 

 

Volver

con la frente marchita

las nieves del tiempo

platearon mi sien.

 

Sentir

que es un soplo la vida,

que veinte años no es nada

que febril la mirada

errante en las sombras

te busca y te nombra

 

Vivir

con eI alma aferrada

a un dulce recuerdo

que lloro otra vez.

 

REVENIR

 

Je devine le tremblement

des lumières lointaines

qui annoncent mon retour.

Ce sont les mêmes qui éclairèrent

de leur pâles reflets

des heures de profonde douleur.

Et bien que je n'aie pas voulu ce retour

on revient toujours au premier amour.

La vieille rue où l'écho m'a dit :

sa vie est à toi, son amour est à toi,

sous le regard moqueur des étoiles

qui avec indifférence aujourd’hui me voient revenir.

 

Revenir,

le front flétri

les tempes argentées

par les neiges du temps

 

Sentir,

que la vie n'est qu'un souffle,

que vingt ans ce n'est rien,

que, fébrile, mon regard

errant parmi les ombres,

te cherche et te nomme.

 

Vivre,

l'âme suspendue

à un doux souvenir

que je pleure encore une fois.

 

 

J'ai peur de la rencontre

avec le passé qui revient

se heurter à ma vie.

J'ai peur que ces nuits

peuplées de souvenirs

n'enchaînent mes rêves.

Mais le voyageur qui fuit,

tôt ou tard interrompt sa marche.

Et même si l'oubli qui tout détruit

a peut-être tué ma vieille illusion

je garde cachée une humble espérance

comme l'unique fortune de mon cœur

 

 

Revenir

le front flétri

les tempes argentées

par les neiges du temps

 

Sentir

que la vie n'est qu'un souffle,

que vingt ans ce n'est rien,

que, fébrile, mon regard

errant parmi les ombres,

te cherche et te nomme.

 

Vivre

l'âme suspendue

à un doux souvenir

que je pleure encore une fois.


  

 

GENERALITES

 

* Enregistré par Carlos Gardel à New York en 1935 pour le film El dia que me quieras.

* Carlos Gardel est un chanteur argentin né à Toulouse en 1890 et mort en Colombie en 1935

* Sa voix de ténor-baryton très expressive fut utilisée pour de nombreux films. Il eut un succès énorme.

* Cette chanson est un tango-canción, c'est-à-dire un genre dans lequel on retrouve les éléments de danse du

   tango et un texte de chanson

* On y retrouve le Climat noir et pathétique lié au Tango

* Le texte aborde les thèmes de la nostalgie, du souvenir et de l’amour

 

 

BREVE ANALYSE MUSICALE

 

* La chanson est articulée autour de couplets et de refrains

* Les couplets sont en mode mineur (la peur du passé) et le refrain en majeur (le bonheur du retour).

* Les temps sont très marqués, les accents très présents montrant par là l’origine de tango de cette musique

 

 

 

Igor STRAWINSKY (1882-1971) - Tango pour piano (1940)

 

 

* Cette pièce illustre à merveille la thématique «musique populaire et musique savantes» puisqu’on y trouve à la fois des éléments populaires (liés au tango), essentiellement d’ordre rythmique, et des éléments savants  essentiellement harmoniques (gamme octotonique, dissonances, présence d’un trio) et structurels.

 

 

Elements savants: remarques sur la structure:

 

Le plan général:  Il serait presque symétrique, s’il n’y avait la présence du Trio. Il aurait alors une forme en arche: A-B-C-D-C-B-A  ce qui donne avec le trio:  A-B-C-D-C-Trio-B-A

 

A

 

B

C

D

C

 

B

A

 

Thème

Thème

 

Thème

 

 

Thème

Thème

 

Intro

A1

A2

B

A2

B

TRIO

A1

A2

Coda (=intro)

1 à 8

9 à 16

17 à 24

25 à 32

17 à 24

25 à 32

33 à 48

9 à 16

17 à 24

49 à 56

 

 

L’Introduction:

 

* Elle compte 8 mesures réparties en 2 groupes de 4 mesures presque identiques. Cette organisation régulière et    symétrique s’appelle la carrure, que l’on trouve beaucoup chez les classiques (Mozart, Haydn)

* Chacun de ces groupes de 4 mesures observe lui aussi une symétrie de type abba sur le plan rythmique

 

 

La partie «Trio» (mes 33):

 

* La partie Trio fait référence à une forme du classicisme (fin XVIIIe siècle). On la trouvait dans les menuets de quatuors à cordes ou de symphonies de Mozart ou Haydn (Quatuor à cordes «L’Empereur» de Haydn, par exemple. 

 


FORME «MENUET» CLASSIQUE

 

Menuet

Trio

Menuet

M1   M1   M2   M2

T1  T1  T2  T2

M1   M2

 

* La partie Trio a très souvent un caractère différent du reste du menuet. C’est également le cas ici.

 

 

 

Elements savants: remarques sur l’harmonie:

 

* Une tonalité globale de ré mineur malmenée par de nombreuses dissonances

* Utilisation de la gamme octotonique (T, 1/2T, T, 1/2T, etc…), mes 23 par exemple
      (ré-mib-fa-fa#-sol#-la-si-do-ré)

* Utilisation d’accords parfaits parallèles (mes 41 à 45)

* La dernière mesure concentre à elle seule quelques points intéressants

1)       opposition majeur / mineur     ré M (car fa#) sur le 1er temps et ré m (car fa bécarre)sur le 3e temps (dernier accord). Pareil mes 24 ou 25 (fa bécarre/fa#)

2)       Accord de 7e de dominante au premier temps. Il n’a pas une fonction de dominante, c’est juste qu’une 7e est rajoutée à l’accord de Ré M pour sa couleur propre

3)       Audition simultanée du Ve et du Ier degré sur le 2e temps. Les notes réelles (ré par exemple) sont entendues en même temps que leur appogiature (do#), on parle alors d’accaciatura

 

 

Elements populaires: remarques sur le rythme:

 

* C’est le rythme qui rapproche le plus cette pièce du tango: les temps sont bien marqués dès l’introduction. Ne pas oublier que le tango est à l’origine une musique de danse et que celle-ci a besoin d’un rythme bien marqué pour être reconnue comme telle.

 

* Des accentuations rythmiques typiques du tango (dernière mesure F puis P)

 

 

 

 KURT WEIL (1900-1950) - YOUKALI

 

Origine de la chanson

 

* Kurt Weill, compositeur américain d’origine allemande compose de la musique de cabaret, empruntant au jazz et aux chansons populaires berlinoises. Son œuvre la plus connue est «L’Opéra de quat’sous». Fuyant la montée du nazisme, il s’enfuie d’abord à Paris où il compose Marie-Galante, pièce de théâtre avec musique en deux actes.

 

* Marie-Galante est l’adaptation d’un roman de Jacques Deval (1934) traitant d’aventures exotiques mêlant espionnage et  intrigues diverses. C’est l’histoire de Marie enlevée en France et conduite en amérique latine. Voulant se libérer de son capitaine elle tente de s’enfuir avec l’aide d’un espion japonais qui lui promet de l’argent contre une mission d’espionnage, dans laquelle elle meurt.

 

* Kurt Weil a donc adapté cette pièce en composant des pièces musicales chantées ou uniquement instrumentales pour un petit orchestre de music-hall. On y trouve, la musique de Youkali qui est un tango-habanera uniquement instrumental. Youkali s’apparente au genre du tango-habanera. Le rythme de Habanera se rencontre depuis les Antilles jusqu’en Argentine.

 

* C’est par la suite que Roger Fernay (chansonnier et homme de théâtre) y rajoute des paroles en 1946. Celles-ci rentrent pleinement en résonance avec le thème original de Marie-Galante: le regret d’un âge d’or ou d’un paradis exotique perdu à jamais inaccessible. C’est ce même paradis qu’elle cherchait aux débuts de ses aventures dans le roman de J.Deval.

 

Analyse de Youkali

 

* L’arrangement fait par un quatuor à cordes dans la version chantée du cd diffère de la partition écrite pour

    piano.

* Le caractère est sombre, langoureux, sensuel

* C’est une chanson totalement populaire n’ayant aucune prétention savante. Elle est de forme couplet/refrain,

   faisant entendre 2 couplets courts et deux refrains longs. La tonalité générale est ré mineur mais le refrain se 

   termine en fa majeur.

* Le rythme de habanera est maintenu dans l’accompagnement du début à la fin.

 

   Le couplet

 

   * De caractère sombre et triste, en ré mineur.

   * Il comporte deux parties (1 à 7) et (8 à 15). La première est caractérisée par des éléments mélodiques au chant alternés avec une note longue à chaque fois. A mes 8 vient une succession du même motif à plusieurs hauteurs différentes harmonisé par une marche harmonique (enchaînement d’accords parfaits par 4tes: ré (mes 8), sol (mes 9), do (mes 10), fa (mes 11)

 

   Le refrain

 

   * De caractère varié, très lyrique. En cela il s’oppose au caractère du couplet.

   * Structure mélodique:

 

   De mes 16 à 17: A noter le départ en levée (une note la mesure d’avant) à chaque fois que Youkali est

                               prononcé. 

    Mes 34 et 38: deux grandes phrases symétriques, la première en fa M, la 2e en ré m

    Mes 42-46 et 46-50: deux phrases musicales identiques (remarquer dans le texte les assonances

                                      espérance/délivrance et humain/demain).

    Mes 50-54 et 55-58: là aussi deux phrases presque identiques dans leur tournure mélodique

    Mes 54 et 66: deux fois la même phrase mélodique finale. Le premier refrain se termine en f majeur.

    Mes 83 (dernière): remarquer le mib faisant de l’accord final de fa M un accord de 7e de dominante.

 

 

 

Sources complémentaires:

 

Articles de Michel Plisson, Helena Rüegg et Ricardo Mosner dans l'Education Musicale Septembre/Octobre 2003, supplément au n°505/506, Bac 2004

Articles de Gérard Moindrot l'Education Musicale Septembre/Octobre 2004, supplément au n°515/516, Bac 2005