Ludwig von Beethoven  (1770-1827)

 

Sonate pour violoncelle et piano n°2 Op.5 en sol mineur  (1796)

Adagio sostenuto ed espressivo – Allegro molto, più tosto presto – Rondo (Allegro)

 

            Beethoven, qui n’était pas violoncelliste, écrivit cinq sonates pour violoncelle et piano; les deux premières (Op.5) en 1796, la troisième en 1808 et les deux dernières en 1816. On connaissait les suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach écrites dans les années 1720, mais c’est surtout grâce à Luigi Boccherini (1743-1805), violoncelliste virtuose, que cet instrument prit véritablement ses lettres de noblesse à la fin du XVIIIe siècle. Cet intérêt coïncide avec un élargissement de la forme sonate classique: il est en effet de plus en plus courant, surtout chez Beethoven, de faire précéder l’Allegro initial par une introduction lente (voir la célèbre sonate Pathétique écrite deux ans plus tard). Les trois mouvements de cette deuxième sonate sont tous très différents de caractère. On évolue de l’Adagio initial en sol mineur, triste et mélancolique, au vif Rondo final, très animé, en sol majeur.

 

Adagio sostenuto ed espressivo

 

Plus qu’une introduction, il s’agit bien d’un premier mouvement par lequel commence cette sonate, au thème en valeurs pointées au caractère retenu. Très expressif, sombre et douloureux, il fait magnifiquement ressortir les sonorités chaudes et graves du violoncelle.

 

Allegro molto, più tosto presto

 

Le piano et ses triolets rapides donnent le véritable caractère exubérant et fiévreux ce mouvement vif, directement enchaîné au précédent, et  articulé autour d’une forme sonate inhabituelle à trois thèmes.

 

Rondo (Allegro)

 

A l’opposé du premier mouvement, ce rondo final en sol majeur, bâti sur un thème-ritournelle rappelant les finales de sonates de Haydn, aux allures de thème et variation avec ses surprises, coups de théâtre et contrastes subits n’en possède pas moins une écriture foisonnante et virtuose.