W.A.Mozart (1756-1791)

 

Quatuor pour flûte et cordes en ré majeur  K.285    (1777)  

 

Allegro – Adagio – Rondeau: Allegretto

 

 

      La flûte d’avant Böhm ne charmait pas par sa justesse. C’est une des raisons pour laquelle Mozart n’avait pas beaucoup d’affinités et écrivit peu pour cet instrument. C’est sans réel enthousiasme qu’il se mit au travail pour honorer une commande d’un riche industriel hollandais, un certain De Jean, flûtiste à ses heures, qui lui demanda d’écrire des pièces courtes et simples. Si les deux quatuors K285a et K285b sont plus concis et moins intéressants, on ne peut attribuer ces adjectifs à aucun de la série. De Jean, déçu, traîna les pieds pour payer les 200 florins promis.

 

          Le premier quatuor des K.285 est sans aucun doute le plus intéressant. La flûte s’octroie naturellement la part du gâteau : à part quelques petites questions-réponses avec le violon au 3ème mouvement, elle tient le rôle du soliste tout du long. L’Allegro initial de pure forme sonate contient un développement contrastant par l’emploi de tonalités mineures. On passe tout de suite par la dominante mineure (la mineur), fa majeur, ré mineur, sa dominante la majeur réintroduisant naturellement le ré majeur de la réexposition. Suit le charme triste et tendre d’un très bel Adagio (qui ne peut s’empêcher de nous rappeler la flûte solo de l’Agnus Dei dans la Messe en si mineur de Bach), d’une flûte soutenue par les pizzicati du violon. Un accord commun aux deux tonalités respectives du 2e mouvement et du final introduit celui-ci, un Rondeau (ou Rondo, on trouve les deux orthographes) joyeux et vif, comportant quatre refrains et trois couplets à la structure variée.