Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

 

Quintette pour clarinette et cordes en La Majeur K 581  (1789)

 

1-      Allegro

2-      Larghetto

3-      Menuetto

4-      Allegro con variazioni

 

           On connaît le goût particulier que Mozart avait à l’égard de la clarinette, instrument chaleureux et effacé dont le rôle dans l’orchestre de la fin du XVIIIe siècle fut si important. C’est deux ans avant sa mort qu’il écrit ce magnifique quintette pour clarinette et cordes, deux ans également avant le superbe concerto pour clarinette. C’est donc en pleine période de maturité que fut achevé cette miniature de chambre si intime et parfaite, proche également des préoccupations maçonniques du compositeur; le chiffre trois que l’on trouve dans les trois dièses ou les trois bémols des tonalités de la majeur (le cas ici) et mib majeur, si propices à la clarinette est tout à fait probant. Le dédicataire Anton Stadler (le même que pour le concerto pour clarinette) est un grand ami en maçonnerie de Mozart et un des meilleurs clarinettistes de l’époque. Cette œuvre chante, selon, Brigitte Massin «la tendresse de l’amitié fraternelle au sein d’un groupe humain». Allusion au rôle de la clarinette au sein des cordes ? Une telle formation instrumentale (la première dans l’histoire de la musique) appelle à préciser les rôles des différentes parties, à savoir si la clarinette est accompagnée par les cordes, ou si elle est également répartie dans le discours musical.

 

            Le thème principal sur lequel s’ouvre l’Allegro initial est composé d’un calme arpège descendant de la majeur, suivi un peu plus loin d’un magnifique commentaire du plus pur style mozartien, un peu plus allant, constituant le second thème. Le développement, plus énergique et fiévreux fait entendre chaque instrument successivement sur un motif d’arpèges brisés, avant de retourner calmement aux thèmes de l’exposition. Le deuxième mouvement, Larghetto, de forme ABA’, évoque irrésistiblement le mouvement lent du concerto pour clarinette. Il donne une large part à celle-ci comme soliste et au dialogue de celle-ci avec le violon, accompagnés par le reste des cordes en sourdine. Aimable, le Menuetto suivant concède à la traditionnelle forme du menuet et trio. A noter ici la présence de deux trios (habituellement on n’en trouve qu’un), faisant écho à l’ancienne suite baroque de danses. Le premier trio contraste avec le début par sa tonalité de la mineur, et par l’absence de la clarinette. Le deuxième trio propose un thème à la clarinette typique de la musique de danse avec son balancement noire – 2 croches. Enfin l’Allegretto con Variazioni final propose cinq variations sur un thème très simple en deux parties: la première aux allures de marche et la deuxième plus mélodique, comportant à la fin un retour à la « marche » initiale. La première variation donne à la clarinette le soin d’orner le thème donné aux cordes. Le deuxième laisse au premier violon la mélodie principale, sur un accompagnement plus animé en triolets. C’est au tour de l’alto de présenter sa version du thème, mineure, puis au second violon dans la deuxième partie, avec ses chromatismes expressifs. La quatrième variation propose à la clarinette et au deuxième violon une ornementation plus virtuose et très énergique. Un accord de dominante, long (point d’orgue) introduit la cinquième variation, simplement nommée Adagio est d’essence purement mélodique (violon 1 et clarinette), entrecoupée de silences retenus. Enfin l’Allegro final, ultime variation, fait entendre avec brio une dernière fois le thème principal sans trop de modifications.