W.A.Mozart  (1756-1791)

 

Sonate pour flûte et piano n°4  en fa majeur K.13       (1764)

 

Allegro – Andante – Menuetto I et II

 

 

      En 1763, le petit Wolfgang et son père Leopold entreprennent un voyage à Londres. Devant le roi Georges III, le père de Mozart affirmait que les concerts des enfants  « étaient la plus grande merveille dont puisse se vanter l’Europe et l’humanité toute entière » ; son fils alors agé de 7 ans se produisait en l’enfant prodige que l’on connaît. Composées à la fin de l’été 1764, ces premières sonates d’un génie naissant peuvent être jouées au violon ou à la flûte : dans une des deux versions conservées, on peut lire: Six sonates pour le clavecin qui peuvent se jouer avec accompagnement de violon ou de flûte traversière, et dans l’autre ... et d’un violoncelle. Avec le recul que nous avons et le répertoire ultérieur de sonates pour violon que nous connaissons, il nous paraît curieux que ce soit le violon ou la flûte, instruments mélodiques par excellence qui « accompagnent » le clavecin. Comment faut-il comprendre ce terme ?  Quoiqu’il en soit, si cette œuvre d’un prodige de sept ans n’a pas de dimensions ou de carrure imposante, elle contient par contre la fraîcheur d’une composition pleine d’idées, de grâce et d’imagination ou jamais l’ennui ne l’emporte. En trois mouvements, un Allegro initial joyeux comporte un thème aux curieuses parentés avec celui de l’Andantino du concerto pour flûte et harpe K.299. Un second mouvement Andante suit, à la grâce toute baroque encore dont la tendre tristesse s’évoque par un jeu d’opposition entre un mode majeur et mineur. Enfin, un Menuetto final un peu moins intéressant que les mouvements précédents; il s’agit en fait de deux menuets joués l’un après l’autre avec un court retour du premier. Celui-ci, au thème chromatique, s’oppose avec les accents plus lyriques du second.

 

      Cette œuvre située à la charnière des styles baroques et classiques, modeste dans ses proportions, reçoit indéniablement l’influence des fils de Bach (Johann Christian surtout) ainsi que celle de Haydn et témoigne de l’extraordinaire précocité musicale que nous ne nous lassons pas d’admirer.