Richard STRAUSS (1864-1949)

 

Sonate pour piano et violon en mi bémol majeur Op.18 (1888)

 

1-  Allegro ma non troppo

2-  Andante cantabile

3-  Allegro

 

           Ecrite à 23 ans et créée à Munich en 1888, cette œuvre de jeunesse devait être la dernière qu’il composa avant de se tourner vers des œuvres orchestrales à prétexte littéraire (, un peu comme pour le quartettsatz de Mahler): elle est un dernier témoignage de la musique dite pure ou absolue, c’est à dire sans exégèse musicale. Elle observe le plan classique en trois mouvements et est bâtie autour de thèmes vigoureux promis à de larges développements dans la plus pure tradition germanique. Le mouvement lent en la bémol majeur, aussi appelé Improvisation est une douce rêverie au développement tonal très modulant. Rien de révolutionnaire, loin des œuvres de chambre d’un Brahms visionnaire, cette sonate marque le passage de l’adolescence à l’âge adulte, elle est charmante, brillante, très convaincante et sans excès. L’écriture mélodique du violon y est particulièrement bien travaillée et le piano s’apparente souvent à un orchestre: le rôle du soliste est presque toujours confié au violon.